Ils font figure de privilégiés parmi la population, mais eux se considèrent comme stigmatisés : d’où vient la colère des chirurgiens dentistes en France?
En ce dimanche de journée portes ouvertes, les chirurgiens-dentistes français participant à l’opération « Sauvons nos dents » accueillent les patients dans leur cabinet pour leur expliquer leur fonctionnement, les impératifs de leur profession et leurs obligations financières. Une situation inédite et inconcevable ailleurs en Europe.
Contre le tiers payant
Comme pour les médecins, les dentistes s’opposent au tiers-payant, synonyme selon eux de complexité, de surcharge administrative et source potentielle d’erreur.
Notons qu’à l’étranger, les procédures de remboursement diffèrent : le tiers payant n’existe pas et le patient fait l’avance des frais des soins dentaires avant d’obtenir le remboursement.
Avantage : les remboursements des soins dentaires étant à l’identique, le reste à charge pour les soins dentaires réalisés en Hongrie est beaucoup plus bas.
Liberté de choix et réseaux de soins
Le développement des réseaux de soins irait à l’encontre de l’indépendance professionnelle et de la liberté de choix par les patients de leur praticien.
Cette alternative mise en place par les mutuelles permet de baisser le coût de soins par un effet de volume, mais ne comporte aucun contrôle sur la qualité.
En clair, une dérive qualitative est possible, dans la mesure où seuls les dentistes « sans patients » peuvent accepter de pratiquer des tarifs inférieurs à leur prix habituels, ou pis encore, ajuster leur travail afin de cadrer avec les impératifs financier de l’assureur.
La Hongrie offre de ce point de un rapport qualité-prix imbattable, les coûts y sont de 50% inférieurs en moyenne, sans nécessité de compromis sur la qualité.
Revalorisation des remboursements dentaires
A peine valorisés en 25 ans, le désengagement de l’assurance maladie dans le remboursement des soins bucco-dentaires et des prothèses dentaires continuent de peser sur le reste à charge.
Plus que le coût des soins dentaires, les dentistes mettent donc le doigt sur l’absence de remboursement convenable, comme étant la source du problème de l’accès aux soins et le motif du renoncement aux soins dentaires.
Ils rappellent enfin que les coûts de fonctionnement d’un cabinet dentaire sont élevés et qu’ils doivent bien rentabiliser leur exercice, composé aux 2/3 de soins opposables (donc plafonnés par l’assurance maladie).
Si ces griefs sont bel et bien justifiés, on regrettera qu’in fine, c’est le patient qui trinque et ne peut pas se soigner.
L’origine des prothèses dentaires
La question de la transparence sur les prothèses dentaires fait débat et aboutirait selon la profession à une marchandisation de la pratique. L’obligation d’indiquer le prix d’achat de la prothèse a pourtant récemment été remplacé par l’obligation d’indiquer sa provenance.
Face à l’opacité qui règne sur un secteur lucratif – les prothèse dentaires – dont 30% serait d’origine étrangère, davantage de transparence ne paraît pourtant pas être une demande excessive.
En règle générale, les dentistes sont particulièrement attachés à conserver leur indépendance et craignent une perte de liberté pour eux et leurs patients.
Si on suit cette logique, l’offre de solutions alternatives comme les soins dentaires
en Hongrie constitue donc une liberté supplémentaire pour les patients. Les chirurgiens dentistes français l’entendent-ils également ainsi ou représentent-ils finalement uniquement leur intérêts? La question mérite d’être posée.
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