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La mobilité des patients pour effectuer un traitement dentaire se développe fortement en Europe. Mais quelle est la caricature du tourisme dentaire et à qui profite cette déformation?

« Le progrès médical fait que l’offre ne peut plus être pour toutes les pathologies une offre strictement nationale et qu’il faut parfois traverser les frontières pour se soigner » .

Cette déclaration de Mme Grossetête, rapporteuse sur les « soins transfrontaliers » au Parlement européen en 2011, résume l’essence de la Directive sur les soins transfrontaliers en Europe. Ce qu’on appelle communément « tourisme dentaire » est en réalité un droit pour tout citoyen encadré par la loi.

Alors, pourquoi caricaturer le tourisme dentaire? A qui profite cette déformation?

Les détracteurs du tourisme dentaire

La mobilité des patients pour raison médicale se développe fortement à travers le monde et en Europe. La santé devient internationale et s’effectue au sein de grands ensemble régionaux, en Europe notamment.

Les médias et le grand public parlent de tourisme dentaire.  Mais ses détracteurs utilisent ce terme afin de mieux caricaturer un phénomène qui se développe et montre son utilité.

Il s’agit en premier lieu de syndicats, corporatismes ou représentants de la profession dentaire qui y voient une menace à leur activité, et placent parfois leur intérêt au dessus de celui de leur patient. Bien sûr, tous ne confondent pas les deux et de plus en plus de dentistes considèrent leur confrère européen comme tout autre confrère auprès duquel adresser un patient lorsque cela est nécessaire.

Que ce soit par manque d’expertise ou de disponibilité, de délais d’attentes excessifs ou de prix inabordables, les besoins en santé ne sont pas toujours satisfaits au plan national. Si un patient peut alors convenablement réaliser un traitement à l’étranger, tout doit être mis en place pour le sécuriser.

Soigner les patients internationaux

Des pays comme l’Allemagne, la Belgique ou la Hongrie, développent une expertise spécifique dans un domaine particulier. Le cas du dentaire est bien connu en Europe centrale avec notamment Budapest comme capitale dentaire de l’Europe.

Les pays qui se positionnent dans l’accueil des patients étrangers accompagnent les patients internationaux dans leurs démarches et facilitent leur accès aux traitements. Ils mettent en place les mesures adéquates pour accueillir et soigner les patients qui n’ont pas accès aux soins dans leur propre pays.

Les règles communautaires sont claires concernant la mobilité médicale des patients en Europe. Tous les citoyens peuvent ainsi se soigner dans un autre pays membre, en bénéficiant des mêmes conditions que dans leur pays d’origine.

Les différentes réalités du tourisme de santé

Lorsqu’on parle de tourisme médical et dentaire, il convient de distinguer deux réalités très différentes. En matière de santé bucco-dentaire, il existe en effet les actes préventifs ou conservateurs et les traitements importants.

Du point de vue dentaire, les soins courant ont peu de contre-indication. Ce type de soin peut être le cas échéant effectués lors d’un déplacement à l’étranger, lors de vacances ou une visite familiale. La motivation n’est pas d’ordre seulement médicale et peut être compatible avec le tourisme.

Mais pour les soins dentaires importants comme les réhabilitations dentaires complètes ou la pose d’implants qui constituent l’essentiel du tourisme dentaire, la composante médicale est déterminante. Tout le séjour de soin sera ainsi soumis aux exigences du traitement. La composante touristique est alors largement secondaire, voire inexistante.

Soins transfrontaliers en Europe

La mobilité des patients pour raison médicale s’appelle en Europe « soins transfrontaliers ».  Si des pays comme la Hongrie attire chaque année de nombreux patients, c’est que le coût des soins dentaires écarte de facto une partie de la population dans leur pays d’origine. Les autres avantages les délais optimisés, le regroupement de spécialistes au sein de clinique de standing, des équipements de pointe et une expertise qui s’est développée sur la base de plusieurs décennies.

Ce type de traitement transfrontalier est possible grâce aux règles européennes. Dans le cas du dentaire, les citoyens de l’Union ont le droit notamment de se faire rembourser le dentaire sur la base nationale, sur simple présentation des factures et des justificatifs fournis par la clinique traitante. Un organisme en France est d’ailleurs spécialement chargé d’étudier les dossiers de remboursement à Vannes : le CNSE.

Voyage pour traitement, un risque pour la santé?

Alors pourquoi s’opposer à cette pratique si elle est entre dans les habitudes?  Il existe deux raisons à cela. La première est le manque de connaissance et une certaine ignorance teintée d’arrogance de certains professionnels de santé. Mais il est également vrai que des contraintes existent, notamment en ce qui concerne le voyage pour traitement.

L’inconvénient des soins à l’étranger reste en effet la distance et la langue. Bien qu’il soit facile de voyager à petit budget et que les capitales européennes sont bien desservies, la méconnaissance de la langue et du pays peuvent intimider. Aussi, les destinations plus lointaines et hors de l’Europe peuvent présenter un caractère aléatoire plus contraignant encore, et dès lors sont moins recommandées.

Pour ou contre le tourisme dentaire?

Une chose reste indéniable, se soigner comporte moins de risque que ne pas se soigner du tout.

Si le tourisme dentaire constitue une réelle alternative pour accéder aux soins, la méfiance ou la méconnaissance des patients et des professionnels du soin demeurent des obstacles tenaces. Selon une étude de 2014 sur les soins à l’étranger, 1 français sur 10 pense à se faire soigner à l’étranger, mais peu franchissent le pas. Une enquête plus récente montre qu’en réalité, 8% des français à déjà eu recours à une consultation et/ou une intervention médicale dans un autre pays.

Pour le dentaire, plusieurs dizaines de milliers de français se soignent chaque année dans un pays européen. Bien souvent, les praticiens qui exercent en France ont eux-même ont été formé à l’étranger. Car la mobilité médicale concerne en réalité les patients aussi bien que les professionnels de santé, et la santé n’a depuis longtemps plus de frontières.

Les caricatures, la mauvaise information ou les peurs entretenues par nationalisme médical sont à l’opposé des pratiques vertueuses qui existent et permettent aux patients de se soigner dans de bonnes conditions en faisant valoir leur droit inaliénable aux soins. C’est particulièrement vrai au sein de l’Union européenne où les pratiques et les normes sont communes et harmonisées.

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