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Plus d’un dentiste sur 3 en France est formé à l’étranger et 10% n’a jamais pratiqué sur un individu.

Les patients ne sont pas les seuls à passer la frontière pour suivre un traitement : les professionnels de santé eux-même se forment de plus en plus en Europe, pour venir ensuite s’installer et soigner en France.

Ces dentistes, souvent d’origine française, évitent ainsi les blocages liés au numérus clausus. Cependant, cela soulève la question de la qualité de la formation suivie en Europe par le futur dentiste.

France et Hongrie : les garanties d’une formation qualité

La question soulevée porte donc sur la qualité des formations dispensées. Et ainsi le niveau universitaire dans les pays européens d’où peut être diplômé le futur dentiste.

En France et en Hongrie,  les règles sont très strictes et garantissent la qualité de la formation des dentistes.

Dans ces 2 pays, la formation continue est obligatoire tout au long de la carrière : pour un chirurgien-dentiste français, cette formation continue représente 1.5 jours par an, soit 36 heures en moyenne. Pour un chirurgien-dentiste hongrois, cela représente 250 heures réparties sur 5 ans, soit 50 heures en moyenne.

Notons également que les universités hongroises sont très renommées et attractives : on dénombre 4 universités dentaires, qui proposent des cursus également en anglais et en allemand, et accueillent chaque année près de 40 % d’étudiants d’origine étrangère.

Mais qu’en est-il des autres pays ?

Diplômés en chirurgie dentaire dans l’Union européenne

La thèse de Marco Mazevet, chirurgien-dentiste de 28 ans, a de quoi étonner. Dans son étude sur « la formation des dentistes au sein de l’Union européenne », il indique que 10 % des futurs dentistes menant des études d’odontologie en Europe n’ont jamais réellement pratiqué sur des personnes pendant leur cursus.

Une enquête réalisée en mars 2016 auprès de 23 300 jeunes diplômés en chirurgie dentaire dans l’Union européenne montre en effet que 10 % des répondants n’ont effectué aucun soin durant leur formation sur un patient.

Une Directive détermine les conditions d’obtention d’un diplôme dans l’UE. Cependant, des disparités de niveau de formation au sein de l’Union européenne demeurent. Et de plus en plus de professionnels de santé diplômés à l’étranger s’installent en France.

« En 2014, plus du tiers des nouveaux dentistes inscrits en France a obtenu son diplôme à l’étranger »

Cela ne concerne pas seulement le dentaire. À Cluj-Napoca, en Roumanie, où les cours sont en français, près de 500 étudiants de l’Hexagone suivent par exemple un cursus en médecine, avec comme objectif un retour en France pour l’internat puis l’installation.

Numerus clausus

Le numerus clausus détermine en France le nombre de médecins ou dentistes autorisés chaque année à obtenir un diplôme.

Ce chiffre décline depuis les années 1970 et a été divisé par deux en 10 ans. Bien qu’il remonte depuis quelques années, il reste insuffisant. Pour contourner le problème, un grand nombre de futurs dentistes obtiennent un diplôme leur diplôme à l’étranger. Le plus souvent dans un pays membre de l’Union européenne, ceci avant de s’inscrire en France. En 2014, cela concerne en France plus d’1 chirurgien dentiste sur 3.

Parmi ces dentistes formés en Europe, on trouve des personnes de nationalité étrangère, mais aussi de nationalité française : sur les 500 nouveaux praticiens qui ont suivi leur cursus hors de France, 80 sont français. Les autres sont principalement en provenance de 3 pays au sein de l’UE : Roumanie, Espagne et Portugal.

Déserts médicaux

Dentistes en FranceLa pyramide des âges des chirurgiens-dentistes en activité laisse anticiper une difficulté de renouvellement : la classe d’âge la plus nombreuse est celle des 50-60 ans qui va bientôt partir à la retraite.

À cette décroissance s’ajoute une mauvaise répartition sur le territoire, c’est ce qu’on appelle les déserts médicaux. Il en résulte un problème d’accès aux soins dans certaines régions qui sont totalement dépourvues de dentistes ou de spécialistes.

Dès lors, comment s’étonner d’alternatives visant à accroitre la disponibilité de dentistes ?

Dentiste européen

Toutes ces données doivent être mise en perspective pour approfondir la connaissance d’un secteur en pleine mutation au niveau européen.

Pour contrer la baisse du nombre de dentistes en France, un facteur volontariste découle du mécanisme de régulation du numerus clausus. Un autre réside dans l’installation de professionnels diplômés à l’étranger.

Cet apport de professionnels formés en Europe permet une meilleure disponibilité de chirurgiens-dentistes. Ainsi, l’accès aux soins, qui reste le fond du problème, s’améliore avec ce phénomène.

La mobilité médicale des professionnels de santé est une réalité, tout comme la mobilité médicale des patients. Les deux phénomènes sont d’ailleurs positifs : dans la mesure où ils répondent à un blocage national, ils apportent une solution.

En France, les médecins étrangers complètent voire remplacent des effectifs absents et font de ce fait tourner l’hôpital. C’est le cas par exemple à Nevers où la moitié des praticiens sont nés hors de France et sans qui les hôpitaux de la Nièvre pourraient fermer, comme le rappelle un article du monde.

En ce qui concerne les soins dentaires et les dentistes, 34,7 % des 1466 primo-inscrits en 2014 (praticiens s’inscrivant pour la première fois à l’Ordre en France) ont été diplômé à l’étranger. Ce pourcentage ne cesse d’augmenter chaque année.

Article de septembre 2016 mis à jour en août 2018.

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