Se soigner à l’étranger est de plus en plus populaire. Quelles sont les motivations des patients qui pratiquent le tourisme médical?
La santé ne connaît pas de frontières et se soigner à l’étranger devient une pratique courante. Aujourd’hui 4 français sur 5 (79%) estime que recourir à des soins médicaux dans un autre pays est de plus en plus répandu.
Cette alternative offre des avantages mais comporte des limites. Cet article explore les motivations et les précautions à prendre pour prendre pour réussir son traitement médical à l’étranger.
Soins au-delà des frontières : une tendance en plein essor
De plus en plus de patients choisissent d’effectuer une consultation ou des soins médicaux à l’étranger. Ils sont attirés par des coûts réduits, des délais d’attente plus courts ou l’accès à des traitements spécifiques.
Cette pratique est connue sous le nom de tourisme médical. Elle concerne divers domaines tels que la chirurgie esthétique, les soins des dents, la procréation médicalement assistée (PMA) ou encore les traitements non disponibles dans leur pays d’origine.
Économie et qualité : les moteurs du tourisme médical
Les destinations les plus prisées offrent souvent un bon rapport qualité-prix, mais la qualité de service varie. Des pays comme la Hongrie, la Tunisie ou la Turquie proposent des soins dentaires ou esthétiques à des tarifs compétitifs. Cette concurrence incite également les établissements de santé des pays développés à améliorer leurs prestations. Mais les normes et la qualité restent inégales selon les pays ou les ensembles régionaux.
Les flux de patients s’effectuent en priorité en sein de grandes zones régionales. Les européens privilégient ainsi en premier lieu l’Europe pour bénéficier d’un cadre harmonisé et rassurant. Et lever les barrières techniques ou administratives.
L’autre avantage, ce sont les délais et une expertise disponible. Un atout qui répond aux déserts médicaux notamment.
Les soins transfrontaliers
Franchir la frontière pour se soigner est une réalité connue depuis longtemps pour les frontaliers, mais pas uniquement. Aujourd’hui, la mobilité médicale concerne tous les patients. En Europe, les soins transfrontaliers sont encadrés depuis 2011 par une directive européenne sur les droits des patients.
Elle permet aux citoyens européens de bénéficier d’un traitement dans un autre pays membre de l’Union dans les mêmes conditions que dans son pays d’origine. La Commission européenne estime que les soins de santé transfrontaliers représentent environ 1 % des dépenses totales de santé dans l’Union européenne, avec une tendance à la hausse. Cette possibilité reste encore donc très ciblée et localisée.
L’exemple de la France et du Luxembourg
Actuellement, un tiers des frontaliers français reçoit des soins au Luxembourg, contre 22% 8 ans plus tôt.
La hausse des soins dentaires est particulièrement marquée. En 8 ans, les remboursements de soins dentaires effectués au Luxembourg ont progressé de plus de 322,2% pour les assurés français.
D’autres illustrations, comme le succès du dentaire en Hongrie montrent que cette tendance peut parfois se transformer en un véritable phénomène et répondre à un réel besoin non satisfait.
Pourquoi de plus en plus d’Européens choisissent de se soigner à l’étranger ?
Le pour, c’est évidemment les prix, puisqu’ils sont souvent deux à trois fois moins élevés. De plus, la part du remboursement de l’assurance-maladie et des mutuelles reste la même qu’en France. Au final, la facture est donc plus légère.
Le contre, c’est que ce secteur manque parfois de lisibilité. Trop d’acteurs, pas toujours clairement identifiés peuvent porter préjudice aux professionnels reconnus. C’est le cas des implants en Turquie par exemple. Aussi, les normes peuvent varier et le recours est compliqué en cas de problème.
Soins à l’étranger : ce qu’il faut savoir avant de partir
Avant de se lancer dans une démarche de soins à l’étranger, il est essentiel de :
- Vérifier les qualifications des praticiens et la réputation des établissements.
- S’assurer de la conformité des installations aux normes sanitaires internationales.
- Prévoir un suivi post-opératoire, souvent négligé mais crucial pour la réussite du traitement.
Il est également recommandé de se renseigner sur les recours juridiques en cas de complications.
Couverture santé : que dit la Sécurité sociale française ?
La Sécurité sociale française et les mutuelles rembourse certains soins programmés reçus à l’étranger, notamment dans l’Union européenne.
La Carte européenne d’assurance maladie (CEAM) peut également être utilisée pour des soins urgents ou inopinés.
Pour les pays hors UE, le remboursement est parfois possible mais souvent limité et soumis à des conditions strictes. Il est donc conseillé de souscrire une assurance santé internationale ou une complémentaire santé adaptée avant le départ.
Préparer son voyage médical : les étapes clés
Pour optimiser son expérience de soins à l’étranger :
- Comparer les offres et les avis des établissements médicaux.
- Consulter son médecin traitant pour un avis préalable.
- Vérifier les conditions de remboursement avec sa caisse d’assurance maladie.
- Prévoir une période de convalescence sur place si nécessaire.
- Conserver tous les justificatifs médicaux pour le suivi et les démarches administratives.
Se faire soigner à l’étranger peut offrir des avantages significatifs en termes de coût et d’accès aux soins. Cependant, une préparation minutieuse et une vigilance accrue sont indispensables pour garantir la sécurité et l’efficacité des traitements sur le long terme. Aussi une coordination accrue entre les professionnels de santé au niveau européen.
0 commentaire